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Sucre/Après-quotas Forte concurrence entre les pays exportateurs vers l’UE

© Pixabay

Dans une analyse réalisée récemment sur « le sucre après les quotas », le Crédit Agricole explique que « la concurrence accrue sur le marché domestique se traduira également par une forte concurrence entre les pays exportateurs vers l’UE et seuls les plus compétitifs continueront à approvisionner le marché européen en sucre brut à raffiner et en sucre blanc. »

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Dans son analyse, le Crédit Agricole met en lumière la baisse des importations de sucre dans l’Union européenne en 2017-2018. Elles sont en effet estimées par la Commission européenne à 1,5 Mt, soit une diminution de 49 % par rapport à la campagne précédente.

« Cette baisse des importations est prévisible, elle accentuerait une tendance déjà à l’œuvre et acterait l’érosion des préférences accordées notamment aux pays ACP et PMA », estime le Crédit Agricole. Selon lui, « l’évolution des importations dépendra de l’évolution relative des prix européens et mondiaux (et de la prime au sucre blanc). La concurrence accrue sur le marché domestique se traduira également par une forte concurrence entre les pays exportateurs vers l’UE et seuls les plus compétitifs continueront à approvisionner le marché européen en sucre brut à raffiner et en sucre blanc. »

Impact du Brexit

La banque insiste sur le fait que « le départ du Royaume-Uni de l’UE va se traduire par une demande en importation de sucre de l’UE à 27 réduite de près de 30 %. De fortes incertitudes pèsent donc sur cette variable du bilan à moyen terme et sur les pays traditionnellement fournisseurs du marché européen. »

Du côté des exportations de l’UE, « cela dépendra de la croissance de la demande mondiale en sucre (entre 1,5 et 2 % par an), du niveau des prix mondiaux et de la faculté des groupes sucriers européens à prendre des parts de marché sur ses marchés traditionnels à l’exportation (Moyen-Orient, Maghreb, golfe Persique, Suisse, Norvège, Afrique de l’Ouest) et sur de nouveaux marchés plus lointains (Afrique, Asie) », analyse le Crédit Agricole. Et d’ajouter : « Des exportations s’élevant entre 2,5 et 3 Mt est une estimation partagée par les analystes. »

Au final, c’est une disponibilité en hausse et un marché du sucre européen structurellement excédentaire qui se profile pour lequel, en dehors du stock de fin de campagne, la variable d’ajustement sera essentiellement l’exportation. « Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle, juge le Crédit Agricole, en particulier pour les planteurs dont le prix de la betterave devrait suivre l’évolution du prix de marché du sucre. D’autant plus que les moyens réglementaires d’intervention en cas de prix déprimés et de crise se limitent à l’heure actuelle à l’outil d’aide au stockage privé dont on se demande aujourd’hui comment il pourrait être efficace. »

Les institutions européennes réfléchissent à la mise en place d’outils pour permettre aux opérateurs « dans des situations exceptionnelles et dans certaines conditions de limiter volontairement leur offre. Elles devraient aboutir au printemps 2018 et pourraient s’avérer utiles dès le court terme », explique la banque.

I.E.

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